La Charte, plus vivante que jamais !

Le 13 février 2019, j’ai accepté (avec plaisir !) de devenir Président de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse. Engagé depuis trois ans dans l’association, j’explique ici les raisons de ce choix.

La Charte, plus vivante que jamais

Au moment d’intégrer la charte, en 2017, j’écrivais : « j’ai à cœur de donner à la Charte en retour : de mon temps, de mon énergie et de mon enthousiasme, pour qu’elle continue d’offrir autant aux auteurs émergents et confirmés. Bref, (…) tout ce qu’elle fait depuis toujours : aider, fédérer, mutualiser, faire progresser. Agir pour les auteurs, par les auteurs : être au cœur du collectif pour faire entendre nos voix et être plus forts ensemble. »

Deux ans plus tard, l’envie est intacte et plus chevillée que jamais. Les auteur·trice·s restent menacé·e·s, l’urgence est réelle, et il nous faut réaffirmer notre voix, dire haut et fort que sans nous, pas de livres, pas de littérature. Le mouvement #PayeTonAuteur, les méandres administratifs, nos rémunérations : la Charte est de tous les fronts et aide ses membres à mieux comprendre les enjeux qui les concernent, leurs contrats mais aussi à faire valoir leurs droits. Pour que l’association, comme la littérature jeunesse, restent un maillon incontournable et bien vivant de la chaîne du livre.

Si j’accepte aujourd’hui de devenir président de la Charte, c’est parce que je sais que nous allons continuer l’aventure d’une équipe soudée, qui œuvre en permanence à défendre, inventer, accompagner. Nous allons poursuivre les projets déjà initiés – et ils sont nombreux ! –, notamment ceux qui me tiennent à cœur : l’émergence des nouveaux talents, l’égalité et la diversité, mais aussi le chantier de plus en plus récurrent de la liberté d’expression, et des menaces qui pèsent sur les œuvres. Nous allons continuer d’interroger la question du statut des auteurs, de leur métier. Car oui, c’est un métier. Les auteurs et les autrices ne passent pas leur vie à attendre l’inspiration, debout face à la mer. Qui oserait encore le prétendre ? La Charte parle métier et argent, il n’y a là rien de sale. Prendre acte de notre réalité professionnelle n’entache en rien le plaisir qu’on prend à écrire, illustrer, traduire… Cela dit au contraire toute l’attention, tout le soin et tout l’amour que nous portons à ce que nous faisons.

Le collectif, sinon rien

Le secret de la vitalité de la Charte repose avant tout sur ses adhérentes et adhérents, les Chartistes. Plus que jamais, c’est vous qui pouvez relayer les informations, nous remonter les dysfonctionnements, rendre compte des écueils de votre protection sociale, des échanges avec vos partenaires – maisons d’édition, salons, médiathécaires, libraires – et également soutenir nos actions, qui bénéficient à tous les auteurs et autrices, tous secteurs confondus, et servent à donner à la littérature jeunesse la place qui est la sienne : un espace de liberté incroyable, qu’il nous faut préserver. Les portes de la Charte sont donc grandes ouvertes et le conseil d’administration n’attend plus que vous (on a des chouquettes et du café !)

Le CA de la Charte, 13 février 2019

Car s’il est une chose que mes premières années à la Charte ont confirmé, et dont je reste plus convaincu que jamais, c’est que, face à la solitude de l’écriture, mais aussi de la négociation, du doute, le seul salut est dans le collectif. À l’instar des autres dimensions de nos vies – famille, ami·e·s, collègues –, il nous faut nous soutenir, discuter, débattre et confronter nos points de vue avec bienveillance. Ce n’est qu’ensemble qu’on réussit à se sentir moins seul. Oui, je sais, c’est une tautologie, mais il n’est jamais inutile de le rappeler.

Sauver le livre, ensemble

Œuvrer ensemble, c’est aussi ouvrir la porte à tous nos partenaires. Dans l’esprit de la campagne vidéo « On a sauvé le livre ! » imaginée par la Charte à l’automne dernier, nous invitons toujours au dialogue les autres maillons de la chaîne du livre. En représentant les auteur·trice·s jeunesse, la Charte est au cœur de la chaîne. Nous continuons donc de nous mobiliser pour tisser des partenariats, inciter le secteur tout entier à s’interroger, à remettre en question ses pratiques. Et à fédérer les énergies positives.

Enfin, et cela mériterait un texte tout entier, je suis très heureux de reprendre le flambeau de Samantha Bailly, désormais ex-présidente de la Charte, et je tiens ici à saluer l’immense travail qu’elle a accompli (ainsi que celui de toutes celles et ceux qui l’ont précédée). Merci infiniment Sam, pour cette énergie déployée, et dont la Charte va continuer à bénéficier à travers ta position de vice-présidente de l’association et de présidente de la Ligue des auteurs professionnels.

Sam et moi avons toujours travaillé main dans la main. Que La Ligue et la Charte œuvrent de concert est donc une évidence. Quoi de plus normal quand la seule chose qui nous importe, c’est la défense des auteurs et des autrices. Et donc des livres.